" Les travaux présentés ont été réalisés dans quatre classes d'écoles élémentaires, du CE1 au CM2. Les partenaires de cette opération (Préfecture, CIDFF, Mission départementale aux droits des femmes et à l'égalité, l'acsé et l'éducation nationale) nous ont donné leur confiance pour aborder et traiter le thème de l'égalité filles/garçons auprès de ce jeunes élèves.
Ce sont, comme nous le dit le titre de cette exposition, les notions d'identité et d'altérité du moi et de l'autre, qui ont guidé notre réflexion. Il nous a semblé essentiel que chaque élève se questionne sur lui, en tant que sujet intime et social, et sur le regard plus ou moins codifié qu'il porte sur l'autre, enfant ou adulte, fille ou garçon, dans sa vie quotidienne, scolaire ou sociale. Pour aller vers l'autre et le respecter, c'est l'idée de complémentarité dans les rapports humains que nous avons cherché à faire naître. Cette idée, à l'issue d'un travail qui s'est déroulé dans les classes de mars à mai et dont nous allons découvrir ensuite le cheminement, a pris forme petit à petit, empruntant au domaine artistique son langage symbolique.
Chaque production est une vison d'enfant, une vision partagée au fil des travaux, toujours acceptée dans le regard de l'autre. Chaque production est une réponse – ou peut-être encore une question... – de l'enfant à soi-même, de l'enfant à l'autre – camarade ou adulte – de l'enfant à vous-même, spectateur pour un moment, de son travail.
La diversité des productions témoigne de la diversité des échanges et des situations pédagogiques mises en œuvre. Si toutes les classes ont bénéficié de la présence d'une artiste pour les réalisations plastiques, soit quatre séances de travail, les maîtres et les maîtresses ont en amont construit les soubassements de leur projet et l'ont accompagné.
À l'école Thérèse Simonet de Brive, Bernardino Léal-Estève a engagé un travail sur le portrait en arts visuels en jouant sur des émotions interprétées, photographiées sous différents points de vue (face, profil...). Sylvie Christophe, l'artiste intervenante de ce projet, a choisi de mêler les points de vue pour réaliser pour chaque élève un portrait croisé, première autre vision de lui-même. Puis deux élèves, réunis par la couleur ou le graphisme de leur portrait croisé, ont tissé ensemble leurs deux productions pour n'en donner qu'une, un portrait tissé, moi et l'autre réunis par la couleur, les lignes, les formes.
Les élèves de Ladignac ont débattu sur les problèmes de l'identité sexuelle dans le quotidien de l'enfant à partir d'une œuvre littéraire de jeunesse, Le journal d'une grosse patate de Dominique Richard. Catherine Chambeaudie, leur maîtresse, a proposé un carnet personnel à chaque élève pour réagir et s'exprimer par écrit au fil de ces débats et du projet. Certains mots intimes issus de ce carnet ont été élus par les enfants pour se qualifier ou qualifier l'autre. Les enfants leur ont ensuite donné forme, accompagnés de nouveau par Sylvie Christophe. Ces mots simples d'enfants, à lire seul ou dans le jeu de relations qu'ils entretiennent entre eux, nous parlent des préoccupations, des envies et du besoin vital de vivre à deux, seul, ou ensemble. [...] "